Abaddon surgit des ruines, brandissant un calice cabossé rempli de braises vivantes.
Ses chaînes rouillées tintent comme des cloches funèbres à chaque pas.
Il n’a ni richesses ni gloire, mais sa voix fait trembler les dômes.
Là où il passe, les torches s’allument d’elles-mêmes, comme pour le saluer.
Il ne promet rien d’autre qu’un monde réduit en cendres… et la foi brûlante qui s’y cache.

Isaac a été laissé pour mort dans un incendie, mais il est revenu, les yeux pleins d’étincelles.
Son corps n’est qu’une cicatrice ambulante, mais sa voix porte comme le rugissement d’un four.
Il croit que chaque souffle d’air doit sentir le brûlé.
Quand il parle, les faibles reculent, et quand il frappe, même l’acier rougit.
Pour lui, le monde entier n’est qu’un foyer qui attend d’être rallumé.

On dit que Jonas a plongé sa main dans un brasero pour jurer fidélité au Dogme.
Depuis, sa chair calcinée ne ressent plus la douleur.
Il combat en hurlant des psaumes, frappant comme si chaque coup était une offrande.
Les cendres tombent de ses doigts à chaque mouvement.
Pour ses ennemis, sa main n’est pas une blessure… c’est un serment gravé dans la chair.

Ezéchiel rit quand la fumée envahit un dôme.
Il dit que c’est le rire de l’Esprit-Flamme qui sort de sa gorge.
Ses dents noires serrent toujours un bout de métal brûlant comme un trophée.
Il mord ses ennemis aussi facilement qu’il les poignarde.
Certains jurent que son haleine sent le brasier plus que l’homme.

Gédéon s’est enduit le visage de suif et s’est allumé lui-même pour un serment.
Les flammes ont laissé leurs marques, mais pas détruit sa foi.
Il avance au combat comme une torche vivante, aveuglant et terrifiant.
Ses cris ne sont pas de douleur, mais de prière.
Pour lui, chaque bataille est une immolation sacrée.

Le corps de Micaël est brisé, ses os pliés comme du fer mal forgé.
Mais sa silhouette tordue inspire plus de malaise que pitié.
Il se traîne en riant, une voix grinçante qui glace les sangs.
Ses gestes imprévisibles font de lui un cauchemar au corps-à-corps.
Certains disent que le Feu l’a refondu à sa manière.

La tête d’Obadiah est toujours couverte de poussière grise, comme s’il sortait d’un bûcher.
Il reste immobile, murmurant des prières incompréhensibles.
Mais quand il bouge, c’est pour frapper avec une brutalité soudaine.
Les cendres volent autour de lui comme un manteau.
On raconte qu’il porte en lui le souffle d’un brasier éteint qui attend son heure.

Tobie a perdu son œil dans un jet de flammes, mais il dit qu’il voit mieux qu’avant.
Son orbite vide semble fixer ceux qu’il croise, comme un jugement silencieux.
Il vise avec une précision qui frôle le blasphème.
Chaque tir est une condamnation, chaque impact une sentence.
Son œil absent est devenu le signe de la clairvoyance du Feu.

Nathanaël est le plus jeune, mais aussi le plus cruel.
Il rit en crevant les ampoules et en tranchant les chairs molles.
Ses poches sont pleines de peaux séchées qu’il appelle ses reliques.
Il suit les anciens comme un chien affamé suit un boucher.
Tous savent qu’un jour, son couteau ne s’arrêtera plus.

Siméon s’amuse à briser les cages thoraciques comme d’autres cassent des noix.
Ses coups sont sauvages, portés sans technique mais avec une haine brute.
Il collectionne les côtes éclatées comme trophées de guerre.
Ses camarades l’encouragent, riant de ses hurlements.
Mais ses ennemis n’entendent que le craquement sec de leurs os.